Un article rédigé par Eloi Gautheron, Première SVT 3, Manon Vialaneix et Laurine Vulliet, Première ES 1
Celui qui tombe est un spectacle qui se résume en un seul mot : vertigineux. Tout le monde ne peut que tomber sous le charme de ce spectacle. C’est notamment le rapport musique/danse qui nous laisse sans voix.
Au début du spectacle, dès que nous entendons le célèbre deuxième mouvement de la septième symphonie de Beethoven, les danseurs se lèvent. Ils marchent tout en luttant, ce qui nous rappelle que cette musique est une métaphore de la vie telle une longue marche vers la mort.
Ensuite, « My Way » de Frank Sinatra donne sa touche à la bande-son du spectacle. L’introduction de la chanson est beaucoup plus longue que dans l’original, ce qui nous rend impatients de connaitre la suite. Avec son rythme de slow, cette chanson de « crooner » accompagne à merveille la chorégraphie illustrant des couples qui se font et se défont. Tout d’un coup, à notre plus grande surprise, la bande-son « bugue » et elle se rembobine : le plateau commence à tourner dans l’autre sens !
L’air de « bel canto » dénommé « Casta diva » extrait de « La Norma », un opéra de Vincenzo Bellini nous parvient en sourdine, comme un souvenir lointain. La musique reste au second plan, ce qui provoque en nous un sentiment de frustration. En effet, nous aimerions qu’elle s’impose davantage au même titre que l’action scénique.
Alors que nous n’imaginions pas que cela puisse arriver pendant la représentation, une musique techno étouffée prend la relève. C’est une petite touche humoristique car les danseurs sont dans une ambiance de discothèque en hauteur alors qu’en bas des techniciens (qui font partie de la troupe) interviennent pour changer la pièce sur laquelle est reliée la plateforme : un décalage plutôt drôle entre des personnes qui dansent en soirée et des techniciens qui travaillent.
Enfin, la dernière oeuvre utilisée, le chœur final de « With drooping wings », extrait de l’opéra « Didon et Enée » de Henry Purcell est interprété par les six acrobates. Dans l’oeuvre de Purcell, le choeur chante une déploration funèbre après la mort de Didon abandonnée par Enée. Sur scène, les danseurs s’entraident pour remonter sur le plateau suspendu, mais, à l’image de Didon, une acrobate a été oubliée, elle appelle à l’aide en chantant. C’est sûrement le moment le plus humoristique du spectacle. Pendant cette situation périlleuse, nous remarquons que les danseurs-chanteurs ne chantent pas tout à fait « juste » : est-ce une volonté de Yoann Bourgeois pour mettre en valeur la difficulté de la situation ? Toujours est il que cela ajoute une touche de fragilité émouvante qui nous rappelle la fragilité de la vie.