Les premières spécialité arts se souviennent de Robert Desnos

lundi 25 novembre 2019
par  Etienne Brunet

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Nous connaissons tous le poème La Fourmi. Il a été écrit par Robert Desnos, mort en déportation en 1945.

En lien avec l’exposition Picasso au musée de Grenoble et des recherches sur l’art et l’engagement, les élèves de première spé arts souhaitent à l’occasion du 11 novembre vous rappeler son souvenir.

Chloé
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Florian
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A l’âge de 18 ans, Robert Desnos découvre le mouvement Dada et est présenté à André Breton. Il commence à écrire et à pratiquer toutes sortes d’expérimentations sur le langage.
Journaliste, il publie des articles et devient un des membres les plus importants du groupe des Surréalistes.

Elsa
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Héloïse
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En 1934, il adhère au Comité de vigilance des Intellectuels antifascistes et à l’Association des Écrivains et Artistes Révolutionnaires.
Il abandonne son pacifisme pour l’action antinazie et part se battre dans l’armée française en 1939-40.

Gabriel

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« J’ai décidé de retirer de la guerre tout le bonheur qu’elle peut me donner : la preuve de la santé, de la jeunesse et l’inestimable satisfaction d’emmerder Hitler. »  »

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Sous l’occupation, il continue à être journaliste et se rend compte qu’il a accès à des informations avant la censure. Il vole toutes les nuits ces informations pour les transmettre à son réseau de résistance AGIR. Il cache un clandestin et fabrique des faux documents pour son réseau et des juifs.

Aléxia et Lola
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« Ce que j’écris ici ou ailleurs n’intéressera sans doute dans l’avenir que quelques curieux espacés au long des années. Tous les vingt-cinq ou trente ans on exhumera dans des publications confidentielles mon nom et quelques extraits, toujours les mêmes. Les poèmes pour enfants auront survécu un peu plus longtemps que le reste. J’appartiendrai au chapitre de la curiosité limitée. Mais cela durera plus longtemps que beaucoup de paperasses contemporaines. »

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La déportation

Robert Desnos est prévenu par son journal qu’il va être arrêté, mais il préfère rester chez lui pour protéger sa femme Youki et lui éviter une terrible épreuve…
Il est arrêté le 22 février 1944 par la Gestapo, emprisonné à Fresnes, puis interné dans le camp de Compiègne du 20 mars au 27 avril 1944.

Aurore et Aya

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Pour alléger les angoisses de ses codétenus il invente des jeux, fait des conférences, lit les lignes de la main, interprète des rêves (dans la lignée des expériences pratiquées avant guerre par les surréalistes)
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Mathilde

"Ah oui, oui, maintenant écoutez, j’ai fait un rêve cette nuit, le rêve que j’ai fait je voulais absolument me l’expliquer, c’est pour ça que j’étais sur la place d’appel, en marchant sur cette poudre, cette terre sablonneuse, maintenant je sais.
- Alors qu’est-ce que t’avais rêvé ? 
- J’avais rêvé qu’on me donnait des bols de bouillon, des bols de bouillon, mais alors j’en bavais tellement, puis ça me gavait, j’avais l’estomac qui éclatait et tout, c’était dégueulasse !
  • Ben, qu’est-ce que c’était ?
    
- Eh ben, écoutez, c’étaient pas des bols de bouillon. C’étaient des potages qu’on me donnait.. C’est en trois syllabes, « potages » : « PO-TA-GES ». Inversez : « GES-TA-PO ». En fait on me faisait ingurgiter de la gestapo, j’en avais plein le dos, alors je vomissais la gestapo.« 
Tout le monde se met à rire, et moi avec mon copain on se regarde en nous disant : »alors c’est ça le poète ?"
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Témoignage d’André Bessière
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Lilie
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Il fait partie d’un convoi de 1700 hommes qui arrive à Auschwitz le 30 avril 1944. Il est ensuite déporté vers le camp de Buchenwald (12 au 14 mai 1944). Ces camarades pour lui sauver la vie, lui demandent de se déclarer communiste, pour qu’il vienne avec eux travailler à la mine. Il refuse, il n’est pas communiste ! Un codétenu s’amuse avec le fait qu’il aurait pu être un « poète mineur », cela le vexe pendant quinze jours.
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Yohann
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Il est déplacé vers Flossenburg le 25 mai, puis vers le kommando de Flöha, en Saxe (usine Messerschmitt), il fait transporter à un camarade une boîte en métal qui contient ses écrits. Cette boîte est perdue. Fou de douleur il propose à des russes, une semaine de rations en échange de cette boîte.
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Matéo
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Lors d’une distribution de nourriture, il ne reçoit qu’une demi-louche de soupe, affamé et vexé il prend la louche et frappe le gardien. Il est immédiatement tabassé par les kapos et le sera régulièrement jusqu’à sa mort.
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« Tu vois, je suis entré dans leur jeu, j’ai eu tort ».

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Marguerite
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Le 14 avril 1945 sous la pression des armées alliées, le kommando de Flöha est évacué.
Une longue marche commence. Alors qu’il a les pieds en sang il refuse de monter dans un camion pour éviter la marche. Le 15 avril, les 57 personnes montées dans le camion sont fusillées.

Pauline
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Pablo
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Vers la fin du mois d’avril la colonne est scindée en deux groupes : les plus épuisées – dont Desnos – sont acheminés jusqu’à Térézin (Théresienstadt), en Tchécoslovaquie.
A la libération des camps Desnos est mourant. Il est reconnu par un infirmier polonais avant de mourir.

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Quentin
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«  Le 4 juin, vers 5 heures du matin, un nom me rejeta dans l’avant-guerre : mon collègue, qui travaillait cette nuit pour la première fois à la baraque voisine de la nôtre, vint m’annoncer qu’il existait, parmi les malades, un certain Desnos. Comme on lui demandait s’il connaissait le poète français Robert Desnos, il répondit : « Oui, oui ! Robert Desnos, poète français, c’est moi ! C’est moi ! »

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Louisiane
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Il est incinéré à part, et l’on transmet ses cendres et ses lunettes à l’ambassade de France.
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Irène
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Le 24 octobre Picasso assiste à la cérémonie funéraire à Paris.

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Au retour des camps son ami André Bessière raconte :

« Mon père m’a dit »André tais toi, tu reviens de l’enfer, tu es au paradis maintenant, tu ne penses plus à l’enfer !« . Nous n’avons jamais plus parlé de déportation avec mes parents. Jamais plus. C’est il y a trois ans, ma femme me dit »mais au fait... ? « Je dis : »je me rends compte, ils n’ont jamais su ce que j’avais...« . Tout ça parce que j’avais respecté... Mais mes parents étaient des gens charmants...
Je voulais vous dire ça, je n’ai pas parlé de déportation pendant 38 ans. »
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Les recherches présentées ici ont été exposés par nos élèves dans les vitrines de la cour H du lycée.


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