C’est en 1882 qu’est décidée la construction du lycée sur un terrain de 28000 m2 situé entre les anciennes fortifications et le nouveau quartier de la gare.
Le lycée est inauguré pour la rentrée d’octobre 1887 au milieu de beaucoup de critiques. Les unes portant sur le dépassement financier, les autres sur son architecture qualifiée - au choix - de « mégisserie », « de séchoir à tabac » voire « d’hôpital d’incurables ». Tel est-il que, Edouard REY ne sera pas réelu en 1888 et la construction du nouvel établissement ne semble pas avoir été étrangère à son échec électoral.
En 1923, ce lycée de garçons s’appellera CHAMPOLLION. La statue en plâtre qui était dans la cour H a servi à BARTHOLDI de modèle pour l’oeuvre en marbre qui se trouve dans la cour de la Sorbonne. Elle est actuellement dans le nouveau musée de Grenoble après une longue restauration. La copie devait être installée au lycée après moulage à partir de l’original. Or l’original est trop fragile, il a donc fallu trouver une autre technique beaucoup plus coûteuse : en l’état actuel des choses, la solution de l’empreinte numérique, procédé de reproduction novateur (3 scanners sur les trois axes X,Y, et Z, puis réplication sur un bloc de résine !), est la solution la plus probable.
Mais 1923 marquait le centenaire du déchiffrement des hiéroglyphes et permettait de célébrer le nom des deux frères très liés à la vie grenobloise et plus particulièrement celui de Jean-François devenu illustre depuis sa découverte.
Bien des péripéties marqueront son siècle d’existence à venir : les guerres, les réformes scolaires. Le lecteur curieux pourra consulter le livre du Centenaire où il trouvera des articles variés éclairant une histoire dense et colorée, mais cependant semblable à celle de bien d’autres lycées de grandes villes. L’acte de naissance de cette histoire méritait d’être souligné pour son caractère unique, original et cependant souvent oublié.