Dernier groupe d’élève du lycée à participer à une rencontre avec l’architecte Jaques Felix-Faure, les premières SVT3, ont pu pendant le cours de géographie de Monsieur Lachenal découvrir la reconstruction du Refuge de l’Aigle. Voici quelques unes de leurs réactions…
Historique de projet :
« Le refuge est comme un phare pour les alpinistes… un repère » Nazli
« Il a été crée par les frères Gaspard en 1911. A cette époque tous les matériaux ont été portés à dos d’homme. Les piliers de l’ancien refuge étaient tenus par de la glace, mais le réchauffement climatique commençait à poser problème. De plus l’ancienne charpente avait également pourri à cause d’un problème d’isolation. Il était donc nécessaire de le rénover. » Cléméntine
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« Le refuge de l’Aigle se situe entre deux glaciers et est posé sur une arête , donc au dessus des aires qui sont des zones à risque" Lucie
« Il est situé à 3450 m d’altitude, en amont de la vallée de la Romanche, dans le massif de l’Oisans. Le refuge originel se faisant vieux, en effet il datait de 1913 ; un concours a été organisé pour le reconstruire. M. Jacques Félix-Faure et son cabinet ont gagné le concours et commencé leurs dessins et maquettes en 2003. Mais leur projet fit polémique, car l’architecte voulait simplement enlever l’ancien refuge et le remplacer, mais les populations locales étaient attachées a ce lieu imprégné d’histoires (…)
L’architecte a donc choisi de conserver la structure originelle tout en changeant les parties abîmées. La valeur d’usage étant tout aussi essentielle, M. Jacques Félix-Faure a du essayer de garder l’esprit du refuge et de retrouver l’ambiance chaleureuse qui y régnait avant les travaux. Pour cela il a gardé le style du refuge « tout-en-un » c’est à dire qu’il n’y a qu’une salle pour dormir et pour manger. Il a donc du optimiser l’espace pour que le lieu puisse accueillir plus de personnes tout en restant convivial »
Eloi
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« La rénovation de ce refuge est un projet de groupe. Des techniciens, des géotechniciens, des architectes (…) y ont participé.
M. Félix-Faure, qui a dirigé ce projet en tant qu’architecte, a participé à un concours pour pouvoir rénover ce refuge. Après une proposition de plan de rénovation, il a gagné le concours, et a pu, avec son équipe, monter à blanc en taille réelle, sur la place d’Alpexpo à Grenoble, le refuge » Marguelone
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Contraintes spécifiques d’un tel projet :
« Le refuge se trouve dans un cadre magnifique, il fallait donc abaisser au maximum son empreinte sur le paysage » Eloi
« Les ouvriers ont du travailler avec la force du vent et les changements météorologiques. Ils ont du faire vite car il y avait peu de temps. Ils ont utilisé un hélicoptère pour remplacer la grue » Etienne
« En trois jours le refuge devait être fermé et bâché pour éviter qu’il prenne les intempéries » Maxime
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« Ce projet était fascinant mais aussi contraignant. En effet le refuge de l’aigle est un véritable emblème pour les alpinistes et il n’était pas question de les décevoir.
Les contraintes à prendre en considération :
- garder le côté historique et l’âme du refuge en conservant une grosse partie des pièces d’origine ;
- faire en sorte que l’architecture se fonde dans le paysage ;
- apporter des matériaux nécessaires à cette altitude, utilisation de matériaux à proximité du refuge pour éviter des trajets en hélicoptère trop couteux ;
- garder le nombre de couchage et l’améliorer si possible ;
- utiliser des énergies renouvelables et des nouvelles technologies (panneaux solaires) pour préserver l’environnement ;
- respecter le budget défini par le commanditaire ;
- faire en sorte que le refuge soit toujours accessible, même dans les pires conditions… »
Antoine
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Le rôle et les choix de l’architecte en tant que « maître d’œuvre » :
« Cette reconstruction a été orchestrée par l’architecte et son équipe avec le proposition d’un projet qui consiste à reprendre l’ancienne charpente et reconstruire un refuge avec celle-ci. Ce projet a demandé beaucoup d’organisation et de logistique de la part de toute l’équipe avec une prise de risque importante. Le refuge a été assemblé dans la vallée puis démonté pour que les hélicoptères le monte pièce par pièce rapidement en 129 jours.
Des panneaux photovoltaïques et thermiques ont été installé sur le toit pour l’électricité et pour chauffer l’eau. Il y a aussi des paratonnerres pour lutter contre les contraintes météorologiques mais aussi des groupes électrogènes de secours qui permettent une autonomie de une semaine en cas d’enneigement des panneaux » Mathilde
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Les élèves et Jacques Félix-Faure photographiés par Raphaël Venayre
Ce que m’a apporté cette rencontre :
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« M’ouvrir l’esprit sur des sujets qui ne m’intéressaient pas forcement. Même si je n’en ferai pas mon métier, nous voyons que l’architecture joue un rôle dans la préservation de l’environnement. J’ai trouvé que rencontrer un architecte pour qu’il nous parle de l’un de ses projets était intéressant. Nous avons pu voir l’avancée du projet en vidéo grâce à cet architecte passionné » Marguelone
« Cette rencontre fut une belle rencontre humaine avec un homme passionné qui nous a raconté son histoire, comme s’il la vivait une nouvelle fois. Nous le remercions de l’avoir de nouveau partagée » Maxime
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« Cette rencontre m’a permis de voir une autre facette du métier d’architecte, celle sur le chantier. M. Félix-Faure nous a aussi présenté toutes les complexités : autant techniques que sociales d’un projet comme celui-ci que nous n’imaginions pas » Eloi
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« Ce fut enrichissant, dans la mesure où cela m’a donné un autre regard sur le travail et les projets que réalise un architecte. Pour le projet de l4aigle plus précisément, je pense que l’idée d’impact de l’homme sur la Nature est une réflexion à avoir, chacun de nous, et de nous remettre un peu en question sur ce genre de problèmes environnementaux. Et puis je dirai que cette rencontre m’a sacrément donné envie d’aller faire de la randonnée sur la montagne des Ecrins » Juliette
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« J’ai en tête de vouloir devenir architecte… Cette rencontre m’a éclairé sur ce sujet et m’a permis de comprendre précisément ce qu’était ce métier (…) La construction du refuge pourrait paraître facile lorsqu’on le voit en photo…Mais elle est en vérité très complexe. Je remercie M. Felix-Faure pour cette explication et le projet mené à bien » Clément
« J’ai pu comprendre, comment se mettait en place un projet architectural dans des conditions particulières qui plus est… et le cadre naturel m’a beaucoup impressionné. J’espère, pourquoi pas tenter une ascension vers un refuge de ce type un jour… » Camille
Photographies de Jacques Félix Faure
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Ce projet est soutenu par le Le CAUE, la Région Auvergne-Rhône-Alpes et le Lycée Champolllion.